Le commissaire enquêteur, Didier Cance, a remis son rapport le 4 juillet 2022.
La décision du Préfet
en fonction des conclusions dudit rapport, est en attente. Elle ne saurait
tarder. Nous serons alors fixé, sur le devenir de la ZAC de Ferro-Lèbres.
L’association Ferro-Lèbres a transmis à tous ses adhérents la teneur des principales conclusions. On peut noter:
- Que la densification n’a pas changé. On reste à 750 logements. Il y a toujours des bâtiments R+4.
- Que le Commissaire propose une diminution de la demande de notre Maire de 40% de logements sociaux locatif et de 10% en accession à la propriété, soit en tout 50%. Il propose 35% de locatifs et 10% en accession, soit 45%.
Les divers projets de
logements sur Tournefeuille (Quéfets, Petit République, Socamil, Zac
Ferro-Lebres,…) montrent une volonté de
la Mairie d’imposer 50% de logement
sociaux dans les programmes fonciers Tournefeuillais. Nombre qui, selon lui,
serait justifié par un déficit de logement,
en regard des besoins et par la nécessité de répondre au 25% de la loi Duflot à fin
2025.
Tournefeuille et toutes les communes de Toulouse métropole,
sont astreintes par l’Etat, à un objectif de 20% de logements sociaux. A fin 2020, le taux de
logements sociaux de Tournefeuille est de 17,8% et celui de Toulouse de 21,54
%.
On peut s’interroger sur la motivation de cette course aux
logements sociaux. On pourrait en
trouver la source dans le pacte métropolitain pour l’habitat, signé par les
représentants des mairies au Conseil de la Métropole. Ce pacte est cité dans la Dossier de la DUP (pg 29). Il
stipule 35% de logements sociaux locatifs et 10% en accession sociale à la propriété.
Dominique Fouchier, notre maire est aussi vice-président du Conseil de Toulouse
Métropole. Il a en charge l’aménagement et de la politique foncière de
la Métropole. Il parait cohérent qu’il appuie la politique de la ville sur ce
pacte métropolitain. Il parait moins cohérent qu’il le renforce en passant de 35 à 40% de
logements sociaux locatifs. On retrouve donc les 50% annoncés dans les divers
projets immobiliers de Tournefeuille.
Il faut noter que le Commissaire Enquêteur considère que ce
pacte métropolitain pour l’habitat n’a
pas de légitimité publique sinon juridique, et qu’il n’entraine notamment
aucune obligation de conformité. Il
rappelle que la Commission d’enquête, composée de 9 commissaires expérimentés,
objectifs et indépendants émis avaient des réserves dans leur rapport pour l’ex-PLUiH de Toulouse Métropole. Ils
fixaient un seuil à ne pas dépasser de 30%
en logements sociaux pour des raisons de mixité sociale et de concentration.
Ce pacte métropolitain pour l’habitat définit la gamme de logement attendue dans les programmes immobiliers de la métropole.
Le visuel ci-après donne la répartition en % des logements, en fonction des type de
logement dans la gamme. Il précise les seuils de revenus qui en borde l’accès.
Ce schéma de logement d’un secteur ne peut que conduire à un peuplement socio-économique
homogène.
La municipalité de Tournefeuille a la volonté de favoriser les logements sociaux et souhaite en donner l’accès au plus grand nombre. Elle va au-delà des préconisations du Pacte métropolitain pour l’habitat. De 45% de logement sociaux elle demande aux promoteurs un taux de 50% (40% en locatif et 10% en accession sociale à la propriété). En restant cohérent avec l’esprit du Pacte, les ratios deviennent :
- Logement social : 50% dont 30% en PLAI, 5% en PLUS, 5% en PLS, 10% en PLSA
- Logement abordable : 15% dont 10% en prix maitrisés et 5% en locatif intermédiaire
- Logement libre : 35%
Le projet ZAC Ferro-Lèbres prévoit 750 logements.
L’application du pacte métropolitain pour l’habitat conduit à la répartition
des logements tel que défini dans le tableau joint.
Le projet de la ZAC de Ferro-Lèbres est de créer un quartier
mixte mais en assurant une greffe avec l’habitat existant. Cette greffe, sur le
plan de la population, ne peut réussir que si les conditions sont réunies pour
qu’une mixité sociale se mette en place
naturellement. Ceci sous-tend que le profil sociologique de la nouvelle
population (1796 habitants) soit
peu éloigné de celle du secteur Montagne-Sardane (1498 habitants).
A l’heure actuelle, le secteur Montagné-Sardane est à forte
mixité sociale. C’est un quartier hétérogène composé d’habitants distincts par leurs revenus, leur origine, leur situation socio-professionnelle, les
tranches d’âge.
L’offre de logements de la ZAC, tel que défini par
l’application du Pacte métropolitain de l’habitat , ne peut conduire qu’à un
peuplement socio-économique et de
tranche d’âge homogène.
Il est à craindre que ces deux populations restent côté l’une de l’autre sans se rencontrer.
Dans le dossier de l’étude d’utilité publique, sur 200 pages le mot Mixité Sociale est utilisé 7
fois. Dans le DUP, il est précisé que l’obtention d’une mixité sociale est
obtenue en proposant dans la ZAC
différentes sortes d’habitat (collectif, maisons de ville, maisons individuelles)
comprenant 50% de logements sociaux dont
10% en accession à la propriété. Cette approche pour l’obtention d’une mixité
sociale semble un courte.
Il serait souhaitable que :
- Les immeubles soient limités à R+2
- Le ratio Collectifs/ maisons individuelles soit proche de celui du secteur Montagné-Sardane
- La population venant habiter soit hétérogène
- Le taux de logement sociaux locatifs soit fortement réduit, voire qu’il soit majoritairement en accession à la propriété sociale.
- A côté de la maison de quartier et de l’école, soient installés des commerces de proximité, voire un café.
- Cette ZAC dispose d’une place et de lieux de jeux pour les adolescents et les seniors.
- Les zones communes soient accessibles, à pied ou en vélo, par des cheminements de quelques lieux que ce soit des zones de proximité de la ZAC.
- La ZAC devienne un cœur de quartier pour tout le secteur.
Ce serait ainsi un politique d’aménagement d’habitat de
quartier et non une zone de peuplement.
Commentaires
Enregistrer un commentaire