Quelle énergie pour une ZAC écologiquement & socialement responsable ?

 ZAC de Ferro-Lebres

Energies renouvelables et choix technique pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire


Le dossier de l'enquête publique comporte une étude du potentiel en énergies renouvelables et en particulier une analyse comparative sur le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Il se base sur une étude d'impact datant de 2016 à 2019. Les dernières évolutions économiques, sociales et environnementales n'ont pas été prises en compte :

  • La guerre en Ukraine a prouvé notre dépendance aux énergies fossiles provenant de l'étranger.
  • Le désengagement a été amorcé. Mais il est clair que les cours de l'énergie resteront à ces niveaux élevés, voire supérieurs.
  • Les dernières canicules nous alarment sur l'urgence à agir. Les rapports du CNRS prévoient une augmentation de 3,8°C des températures de la France, soit le double de l'élévation mondiale. Toulouse est aux premières loges avec, par exemple, +5°C ce mois d'octobre.
  • Il est nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 Le rapport du Commissaire enquêteur traite en quelques lignes du choix énergétique. Il s’interroge sur le choix effectué par la Maitre d’ouvrage : Chaudière individuelle à Gaz + panneaux solaires en toiture pour l’eau chaude sanitaire. Il semble regretter que l’option réseau de chaleur avec chaudière bois n’ait pas été retenue.

 Il faut noter que les constructions relèveront de la certification HQE aménagement durable. Les techniques et matériaux mis en œuvres sont garants d’une moindre consommation en énergie, en l’état actuel de disponibilité de ces derniers.

 Le maitre d’ouvrage (la Mairie) s’appuie sur l’étude précitée, pour valider la solution en énergies renouvelables, qu’il a retenue pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, à savoir:

  • l 'énergie solaire avec des panneaux photovoltaïques, comme énergie complémentaire.
  • Le Gaz vert, produit par méthanisation des déchets ménagers

La solution technique retenue serait un mix de panneaux solaires et des chaudières à Gaz individuelles. Les contrats "Gaz vert" seraient encouragés et privilégiés.


D'un point de vue économique, il paraît aberrant d'engager les futurs résidents dans cette voie onéreuse de chauffage. D'autant plus que certains bénéficieront de logements locatifs sociaux du fait de leur situation économique défavorisée. Il est urgent de réviser le projet afin de trouver des solutions alternatives permettant de se chauffer aux meilleurs coûts.

D'un point de vue pratique, le choix du ''Gaz vert'' est contestable car rien ne permet de garantir que le gaz brulé par les chaudières sera ''vert''. Il est indiqué que les contrats "Gaz vert" seraient encouragés et privilégiés mais il est impossible de contraindre les occupants de la ZAC de souscrire des contrats auprès d'entreprises respectant un tel cahier des charges.

D'un point de vue environnemental, toute molécule de gaz à effet de serre émise est une molécule de trop.

En ce temps de volonté de transition énergétique, le choix d'une chaudière individuelle à gaz ne parait pas pertinent :

  • L'associer avec du Gaz vert ne le rend pas plus vertueux.
  • Sans entrer dans un débat sur la méthanisation, on peut considérer que ce mode de production est marginal et qu'il peut induire des effets pervers.
  • Ce ne parait pas être une solution d'énergie pérenne pour de nouveaux habitats.
  • Son coût restera corrélé aux coûts des autres énergies comme l'est le nucléaire, par rapport au gaz naturel.
  • Il n'a pas été prouvé que ce soit l'énergie la moins chère pour les résidents depuis que ce choix a été fait. Ce point est d'autant plus regrettable que la justification sociale de la ZAC est mise en avant par le maître d'ouvrage.

L’étude précitée comporte un volet de production de chaleur bois et de distribution par réseau de chaleur. Malgré son intérêt, il a été écarté.


Elle comporte aussi un volet Géothermique qui aussi a été écarté sans démonstration technique de son infaisabilité. Par exemple, il est indiqué une absence d'espaces suffisant pour les sondes verticales sans plus de justification. Au vu des dernières évolutions sociales, économiques et environnementales, ce choix ne peut pas être écarté sans comparaisons technico-économiques, comme cela a été décidé par le maître d'ouvrage pour d’autres sources d’énergies.

La Géothermie, peut s’appliquer à des réalisations de dimensions très différentes :
  • à environ 1km de la ZAC, se trouve le centre national de la Météo. Ce dernier a  retenu une solution de Géothermie pour le chauffage et la climatisation (à vérifier) de plusieurs bâtiments. 
  • le quartier ENOVA de Labège Toulouse, le SICOVAL a retenu une boucle d'eau tempérée géothermique.
  • Blagnac (commune de Toulouse-Métropole) dispose d'un réseau de chaleur alimentée par de la géothermie profonde.
  • Depuis 2015, le groupe scolaire intercommunal de Villeneuve-Tolosane de 3 250 m² est chauffé par géothermie sur sonde.

Le Maitre d'ouvrage de la ZAC Ferro-Lèbres est la Mairie de Tournefeuille. C’est lui qui valide et choisit les solutions !

Il parait regrettable, et peu compréhensible, que notre municipalité n'ait pas fait conduire une étude sérieuse pour un réseau de chaleur à base de géothermie. Au vu des publications et des projets réalisés, la géothermie parait être une bonne réponse pour la transition écologique et aussi la solution la moins onéreuse et stable pour le budget familial des futurs habitants. De plus, avec le changement climatique, les fortes températures estivales, vont perdurer et augmenter, il parait souhaitable que le système fournisse chaleur ou froid aux logements, ce dont il est en capacité (ex : quartier ENOVA).

A la lumière des réalisations existantes dans la Métropole Toulousaine ainsi qu’en France, il semblerait que le nombre de logements ne soit pas un critère discriminant de choix pour une solution de chaleur produite en Géothermie.

Il parait possible de créer un réseau de chaleur géothermique sur la zone de Ferro-Lèbres. A priori, un système géothermique associé à une production électrique par panneaux solaires (couplés à un système de stockage) devrait être une solution optimale en termes de transition écologique et de moindre coût d’énergie à la consommation.

Avant que les travaux d’aménagement de la ZAC ne soient lancés, il serait souhaitable que la Mairie diligente une étude de géothermie en coût complet (assortie d’une analyse des risques du système), prenant en compte aussi la distribution et les coûts récurrents annuels par logements. Elle serait ainsi probablement à même de faire un choix au mieux pour la transition écologique et au moindre coût de consommation pour les futurs habitants. L’ADEME sur son « Fond Chaleur » peut participer à son financement. Par ailleurs, les résultats de cette étude pourraient servir de référence pour d’autres projets immobiliers sur la commune.

La Géothermie est une technologie ancienne. Elle a fait ses preuves. Elle est peu connue. Mais elle fait partie intégrante des alternatives pour une transition écologique offrant une ressource inépuisable et gratuite.

Les deux videos jointes, éditées par l’AFPG, donnent un aperçu de ce qu’est la géothermie et de son utilisation.

On distingue deux modes de production de chaleur par géothermie :


Un couplage avec des panneaux solaires permet d’apporter l’énergie nécessaire au fonctionnement de la PAC.
Ci-après un lien pour une vidéo sur les diverses pompes à chaleur.

Il est donc urgent de sursoir à la création de la ZAC du Ferro-Lèbres, dans l’attente des résultats :
  • d’une étude en coût complet de Géothermie associé à une production d’électricité par panneaux solaires.
  • d’une comparaison, du récurrent annuel par logement, avec d’autres solutions de production de chaleur


Ce projet dans sa définition actuelle ne répond pas aux dernières exigences environnementales induites par le réchauffement climatique. Il ne répond pas aux exigences sociales car, si la solution retenue semblait économiquement justifiable il y a quelques années, la tendance pérenne au renchérissement des énergies non-renouvelables la rendra coûteuse pour les résidents, voire inaccessible.

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